Violences Conjugales

VIOLENCES CONJUGALES - SANTE MENTALE – PRECARITE - RECONSTRUCTION

Un problème de santé publique

 

Je souhaite commencer cet article par rendre hommage à une icône de la lutte des droits aux femmes:
Madame Simone Veil née le 13 juillet 1927 à Nice, qui nous a quitté le 30 juin 2017
Une résiliente qui dira lors d'un interview de Laura Adler «mes amies ce sont ceux que j'ai connu au camp»
Elle entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire jusqu'à sa nomination comme ministre de la Santé, en mai 1974  par le Président  Valery Giscard d'Estaing
En 2012 elle est la première Femme à rejoindre Monsieur Jean-louis Borloo au Parti Radical(deux humanistes visionnaires)
J'ai eu la chance de la voire une fois accompagnée par Jean-louis Borloo lors d'un congrès.
Toujours la même dignité malgré un passé inscrit à tout jamais en elle : une blessure béante (la déportation) et ses difficultés à marcher liées à son âge.
Son regard restera gravé a tout jamais dans ma mémoire.
Une résiliente qui a mis sa vie au service des droits des femmes.

Constat en 2017:
Malgré toutes les campagnes de prévention puisque qu'aujourd'hui c'est une question de santé publique, force est de constater que les violences dont les femmes sont victimes ne diminuent pas.
Les femmes de 35 à 44 ans sont les plus concernées.

Quelques rappels historiques:

  • 223OOO femmes sont  victimes de violences conjugales par an
  • 84000 subissent un viol ou une tentative de viol (rapports forcés)
  • une femme décède tous les 2,7 jours
  • Une femme sur 4 porte plainte
  • 8% déposent une main courante

 

Les effets collatéraux sur les enfants
143000 enfants touchés agés de 6 ans
Les familles monoparentales sont les plus touchées
Une femme sur quatre porte plainte et 8% de main courante sont déposées.

Pourquoi ?
Elles protègent leurs agresseurs jusqu'au bout portant la responsabilité de ce qui leur ai arrivé « j'aurais du dire non » « j'aurais du partir » « j'aurais du parler » « s'il fait cela c'est parce qu'il a eu une enfance difficile » « je l'ai choisi » « je pensais que si je faisais ce qu'il me demandait notre couple irait mieux » « je n'ai pas su exprimer mes désirs... » « je ne peux pas partir pour mes enfants, ils ont besoin de leur père... »
« il m'aimait à sa façon ».... « par amour »

JE SUIS COUPABLE

Quelque soit le type de violences subies les conséquences sur la santé physique et mentale de la victime sont graves.
Sur la santé physique :


Le corps reste a tout jamais marqué par des blessures traumatiques
Les travaux récents sur les mémoires corporelles les valident avec son lots de somatisations : Syndrome de douleurs chroniques dorsales... Fibromyalgie (bien que reconnue comme maladie neurologique aujourd'hui), des troubles gastro-intestinaux tels le colon irritable...

Les maladies dites psychosomatiques ou fonctionnelles.
On a pu observer une diminution des défenses immunitaires chez certaines victimes
Avec l'apparition d'allergies
Voire de cancers du sein consécutifs à une alcoolisation excessive comme le mettent en évidence les travaux de recherches de  menés par le Professeur Mickael Naassila.  

Sur le plan psychologique :
Les victimes souffrent :

  • De SPD état post traumatiques
  • De dépression chroniques
  • De tentatives de suicides
  • Parfois d'automutilation
  • De troubles anxieux chroniques
  • D'addictions (alcool, tabagisme, drogues)
  • De Troubles du sommeil
  • Ce tableau clinique pouvant conduire à la précarité ou à la folie.
     

Les phases de la reconstruction : un long processus de réconciliation avec soi

Elles nécessitent la mise en place d'une équipe pluridisciplinaire :

Première étape :
Soigner le corps :

médecin généraliste, addictologue,ostéopathe, somatopathe, masseurs kinésithérapeute...)

Soigner l'esprit : Guérir les blessures
L'introduction en France de nouveaux modèles « centrés solutions » a révolutionné la prise en charge de victimes d'abus que ce soit des femmes mais aussi des hommes (on l'évoque beaucoup moins)
La première étape consiste à tenter de comprendre le processus de victimisation.

Plutôt que de chercher à savoir pourquoi, le praticien expert dans cet accompagnement peut inviter les victimes à retracer la chronologie de leur histoire de couple.

« Reformater le disque dur : notre cerveau »

Une personne guérie de ses blessures en sortira grandie et ne sera plus jamais victime d'un bourreau.